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De l'observation à la décision

  • La web application DEMETER développée entre Pau et Paris porte sur quatre thématiques : les énergies renouvelables, les gaz à effet de serre, la végétation et l’eau. 
  • Développée par la R&D de TotalEnergies, DEMETER récupère les données des images satellites pour les rendre « utiles » aux activités de la Compagnie.
  • Associées à de l’intelligence artificielle, les images livrent des informations fondamentales pour la mise en place de solutions énergétiques durables. 

« Démocratiser l’observation de la Terre pour une énergie bas carbone », telle est l’ambition du projet Demeter, porté par une équipe d’une quinzaine de chercheurs, dont une bonne moitié basée à Pau, au CSTJF. « Depuis quelques années, les images spatiales, gratuites, sont de plus en plus facilement accessibles. Il suffit d’un ordinateur, d’une souris et d’un peu de patience pour télécharger des photos de n’importe quel site vu de l’espace… », explique Anthony Credoz, chef de projet Demeter depuis 2021.
« Pour autant, ces images brutes ne livrent pas facilement leurs secrets. D’où l’idée de créer une plateforme web et des outils qui permettent de récupérer les données d’images, de les trier, les classer, les analyser, les corriger… pour les transformer en informations à valeur ajoutée pour les opérations de la Compagnie ». La première version de Demeter est opérationnelle depuis mai 2022 et une centaine d’entités de TotalEnergies s’y sont déjà connectées.
 

 

Quand l’image devient une aide à la décision

La combinaison de l’image et des nouvelles technologies digitales révolutionne l’interprétation des données. Le stockage et les calculs dans le cloud apportent de l’instantanéité, l’image finale s’affiche à l’écran en quelques secondes. L’intelligence artificielle et ses puissants algorithmes permettent de passer d’un outil de simple observation à un outil d’aide à la décision. Aujourd’hui, l’application web Demeter s’avère précieuse pour les domaines identifiés comme stratégiques : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies solaires et éoliennes, le stockage du carbone dans les forêts, l’évaluation de la ressource en eau… Au menu, une douzaine de « produits » accessibles en quelques clics sur quatre thématiques : Energies renouvelables, Gaz à effet de serre, Végétation et Eau.
« Le panorama des usages est très vaste », constate Anthony Credoz. « DEMETER apporte à nos utilisateurs finaux internes un nouveau regard sur leurs activités ». Dans le domaine des énergies renouvelables, les images analysées par DEMETER facilitent la prospection de sites d’implantation pour le photovoltaïque et l’éolien, sur mer comme sur terre. Du côté des gaz à effet de serre, elles permettent de détecter et quantifier les grosses émissions mondiales de méthane et de dioxyde de carbone potentiel sur les sites industriels… Les métiers pourront aussi suivre l’état de la ressource en eau à proximité des sites ou encore évaluer – à partir d’images de la végétation – les ressources agricoles disponibles pour la production de bioénergies et les capacités de stockage de carbone des forêts…

 


De nouveaux usages en perspective

En 2023, une nouvelle version de DEMETER verra le jour. Avec deux fois plus de « produits » -24 au lieu de 12 -, pour répondre à de nouveaux usages suggérés par les utilisateurs. « L’expérience utilisateur va être revue, la navigation sera encore plus simple. Les collaborateurs pourront générer des fichiers et les exporter dans leurs outils du quotidien », indique Anthony Credoz. Il est encore trop tôt pour révéler les nouveaux usages de DEMETER, toutefois l’équipe s’entraîne en Béarn, sur le bois de Pau et sur le site du Pôle d’Etudes et de Recherche de Lacq pour vérifier la cohérence des données spatiales sur le terrain.