Nos programmes de protection marine
Selon l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), 66 % des milieux marins seraient altérés par les activités humaines. Plusieurs dizaines d’espèces - dont les récifs coraliens, les requins, les raies, les crustacés…- sont déjà menacées d’extinction. Depuis Pau, TotalEnergies mène trois programmes de Recherche & Développement pour préserver la biodiversité sur ses sites : ROOT dédié à la restauration des mangroves dégradées, REEF à la reconstitution des récifs coralliens et REMBOW à l’étude de la biodiversité des sites éoliens en mer.
« La perte de la biodiversité, due à l’activité humaine, correspond à la sixième extinction de masse de l’histoire. Face à l’urgence, TotalEnergies a décidé de consacrer plus de moyens humains et financiers à la R&D en faveur de la biodiversité afin de mieux comprendre les enjeux, évaluer les interactions avec les écosystèmes dans lesquels nous opérons, mesurer l’impact potentiel de nos actions et instaurer des gains positifs de biodiversité. Une démarche vitale pour nos activités actuelles et futures ».
Thomas Merzi,
Chef de volet R&D biodiversité TotalEnergies – Centre Scientifique et Technique Jean Feger – CSTJF Pau
ROOT, restaurer les mangroves dégradées
La mangrove se développe dans la zone entre marées et régions littorales. Elle est composée principalement de palétuviers : des arbres et arbustes capables de s’adapter à une vie en eau saumâtre peu profonde. Aujourd’hui, elle couvre environ 75 % des côtes tropicales, soit environ 150 000 km² à travers le monde. Et représente un écosystème riche en biodiversité, indispensable à la survie des communautés locales. Mais en danger… En 2020, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a alerté sur une diminution de plus de 10 000 km² de sa superficie en trente ans.
Depuis 2018, TotalEnergies travaille avec la start-up Seaboost sur le projet ROOT qui vise à restaurer les mangroves dégradées par biomimétisme, c’est-à-dire avec des solutions inspirées de la nature. Et non plus par la replantation de graines, soumises aux vagues, aux marées et aux tempêtes, qui affiche un faible taux de réussite.
Pilotes - Sur les zones dégradées, il s’agit de restaurer les conditions propices au développement de la mangrove, pour qu’elle reprenne ses droits naturellement. Des barrières physiques sont installées pour atténuer l’énergie de la mer et donner la possibilité au milieu de récupérer du sable et des sédiments propices à la régénération naturelle. Le dispositif a fait l’objet d’un dépôt de brevet TotalEnergies/Seaboost. Un premier pilote a été réalisé en région Occitanie, au Cap d’Agde, où le dispositif ROOT a été testé pour limiter l’érosion du trait de côte. Un second pilote a démarré fin 2023 au Cameroun, en partenariat avec différents acteurs locaux (université…). Il s’agit de valider l’efficacité de la solution ROOT - modélisation, atténuation de la houle et des courants – et de sensibiliser les populations locales à la restauration biomimétique de la mangrove. Résultats en 2026.
REEF, créer des nurseries coraliennes
Autre projet de R&D mené par TotalEnergies, développer une solution efficace de restauration naturelle des coraux qui permettra de compenser les impacts de certaines opérations. Comme pour ROOT, REEF s’inspire de la nature. Jusqu’ici, la restauration se faisait à partir de boutures de coraux greffés sur différents substrats, avec un taux de réussite souvent relativement faible. Dans le cadre de REEF, TotalEnergies installe des récifs artificiels à proximité de coraux en bonne santé et attend qu’ils soient colonisés naturellement par des larves. Une sorte de nurserie coralienne dans laquelle on pourra ensuite remobiliser les structures colonisées pour les implanter sur des sites où les coraux sont en danger. Une méthode moins « stressante » pour le milieu mise au point avec Seaboost et d’autres partenaires comme le laboratoire d’excellence « Corail » du CRIOBE, en Polynésie Française. Un an après la mise à l’eau de 18 premiers récifs artificiels au Qatar, la colonisation du substrat est satisfaisante mais il faudra attendre au moins trois ans pour faire les premiers transferts. A suivre !
REMBOW, observer la biodiversité autour des éoliennes marines
Pour connaître réellement l’impact des éoliennes marines sur la biodiversité, il faudrait disposer de données en temps réel, avant, pendant et après la construction. C’est l’ambition de la bouée REMBOW (Real-Time Ecosystem Monitoring Buoy for Offshore Wind), instrumentée et connectée développée par TotalEnergies et l’IFREMER depuis 2021.
REMBOW est équipé de capteurs physico-chimiques, météo-océaniques et vidéo, de radars, d’échosondeurs, d’hydrophones… qui permettent d’observer la biodiversité (oiseaux marins, poissons, phytoplancton, mammifères marins…), en surface et dans la colonne d’eau. Des algorithmes de traitement des données analysent les informations collectées, les données sont archivées et les indicateurs d’état écologique sont consultables sur une plateforme en ligne.
Adapter le design - Idéalement, les bouées REMBOW seront installées plusieurs mois, voire plusieurs années avant un projet. Une durée utile pour connaître l’état de référence du milieu et les phénomènes saisonniers. Ces observations sont nécessaires pour adapter au mieux le design du projet éolien : décaler la construction hors période de reproduction des mammifères marins, conserver un corridor de déplacement pour les mammifères ou les oiseaux, ajuster le nombre et la taille des turbines…
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