Réduire notre empreinte carbone

L’équipe Carbon Footprint Reduction (CFR), créée en 2019 au sein de l’Exploration Production, mobilise les expertises techniques du CSTJF pour accompagner la réduction des émissions de CO₂ et de méthane dans les filiales. Sur place, les correspondants CFR relaient la stratégie zéro carbone de la Compagnie.

A l’horizon 2025, la somme des émissions de gaz à effet de serre de TotalEnergies (actifs opérés) devrait passer en dessous du seuil de 40 millions de tonnes, contre 46 millions de tonnes émises en 2015. La Compagnie vise une réduction de 40 % de ses émissions nettes en 2030 et la neutralité carbone en 2050.

« Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il faut transformer notre façon d’opérer. L’équipe CFR agit sur trois leviers majeurs – le torchage, le méthane et l’efficacité énergétique –, chacun fait l’objet d’une feuille de route et d’objectifs précis. Nous faisons appel aux spécialistes du CSTJF et du PERL en fonction de leurs expertises : design de projets, monitoring machines tournantes, détection de méthane, étude d'images satellites... »

Cécile Coudroy,
Responsable du projet CFR

 

Produire responsable

Premier levier, supprimer progressivement le torchage – flaring en anglais – qui consiste à brûler, dans des torchères, les gaz excédentaires du process d’exploitation du pétrole ou du gaz naturel. Pourquoi réduit-on ? Parce qu’il génère des rejets de CO₂ et de méthane dans l’atmosphère, deux gaz au pouvoir réchauffant qui menacent l’équilibre de la planète. « A l’horizon 2030, nous avons pris l’engagement d’éliminer en totalité le brûlage continu dit de routine sur toutes nos installations ». Comment le diminuer ? En modifiant les schémas de traitement des effluents huile et gaz de manière à récupérer le gaz, le transporter et le valoriser. C’est ce qui a déjà été fait, en 2023, au Nigéria sur le champ OML 100 et au Danemark qui ont pu éliminer leur torcharge de routine. L’étape qui permettra d’éteindre les torchères et donc d’éliminer le torchage de sécurité sera l’installation des torches fermées :  un nouveau design qui permettra de maintenir la torche efficace mais sans veilleuse, 365 jours sur 365, si aucun événement n’est détecté.

 

Diminuer les émissions de méthane

La réduction du torchage a un impact positif sur la quantité de méthane libéré dans l’atmosphère mais il existe d’autres sources de méthane qu’il faut détecter et éliminer. Par ailleurs, des solutions innovantes ont été développées par TotalEnergies pour mieux détecter le méthane et le quantifier, avec des drones équipés de capteurs qui survolent régulièrement les sites (Projet AUSEA). Il s’agit aussi de convertir de plus en plus d’équipements fonctionnant au gaz naturel à l’électrique ou à l’air comprimé.

 

Optimiser notre efficacité énergétique

C’est le troisième levier. « Nous demandons à tous les sites de mettre en place un EnMS (Energy Management System) », explique Cécile Coudroy. « Un document qui recense tous les consommateurs d’énergie du site, doublé d’un plan de management de l’énergie ». Des spécialistes des process se rendent sur place pour analyser la consommation d’énergie de chaque équipement (pompes, compresseurs, moteurs diesel, générateurs de puissance…), faire des simulations et trouver des solutions plus sobres. La priorité ? Identifier les solutions « quick wins », faciles et rapide à mettre en œuvre pour réduire rapidement nos émissions : il s’agit par exemple d’optimiser la répartition des besoins en énergie des équipements pour pouvoir éteindre un turbo-générateur. Dans un second temps, chaque site doit prévoir des projects avec des investissements plus lourds dans le Plan à Long Terme : cela va du remplacement des compresseurs à l’électrification des équipements et la connexion des installations à une source d’énergie 100 % renouvelable ou hybride et donc plus verte.

« Cette démarche amène les métiers à se poser de nouvelles questions, à réfléchir à d’autres façons de produire », précise Cécile Coudroy. « Aujourd’hui, on ne décide plus d’un nouveau développement pétrolier ou gazier seulement sur la base du coût, de la rentabilité et du retour sur investissement, on tient aussi compte de son empreinte carbone ». Pour changer les mentalités en interne, CFR a créé une mascotte, le dragon Charlie, cracheur de GES. Mis en scène dans une série de vidéos de sensibilisation courtes, il anime avec succès les ‘Sustainab’All Moments’ organisés au début des réunions.

« Je suis tout d’abord responsable de coordonner au sein de toutes les filiales le reporting de tous les projets CFR : nous centralisons les informations et les données coûts mais aussi réductions de GES et donc de CO₂ et de Méthane de tous nos sites : qu’ils soient opérés et non-opérés. Je suis également en charge de la communication bas carbone au sein de la branche EP : cela veut dire mettre à disposition dans un SharePoint toutes les informations utiles pour notre communauté CFR, organiser une fois par mois un Webinaire où nous mettons en avant les réalisations de nos filiales, envoyer chaque mois une Newsletter relayant les dernières informations utiles et être le relais pour toutes les communications internes et externes sur le CFR (communications financières, congrès, TownHall etc.) », conclut Cécile Coudroy.