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13/03/2024 News

Gestion des fluides : innover pour limiter notre empreinte environnementale

Rencontre avec Charlotte Drouilly, Ingénieur Traitement chez TotalEnergies de Pau, à l’initiative de nouvelles solutions.

 

Si je commence par te dire « Charlotte Drouilly tu fais partie des innovateurs », qu’est que cela veut dire pour toi ?

Chez TotalEnergies, l’innovation est au cœur de tous les projets et la Compagnie met en place différents moyens pour nous encourager, nous enrichir et partager les connaissances. Il peut s’agir de congrès internes où nous pouvons échanger et présenter nos idées entre ingénieurs, chercheurs et techniciens ou des séminaires scientifiques internationaux auxquels nous pouvons participer régulièrement. Par ce moyen, nous allons à la découverte du travail de nos pairs et c’est aussi l’occasion de faire connaître nos propres projets.

A mon sens, être « un innovateur » ou être innovant, c’est avoir la capacité d'identifier, de développer et de déployer des solutions nouvelles face à un problème donné. Bien sûr, je ne travaille pas seule sur un projet. J'aime être entourée de mixité, de multiculturalité, de personnes issues d’horizons professionnels divers... En effet, ces différences font que nous n’abordons pas tous un problème sous le même angle et que, pourtant, nous avançons ensemble vers le même objectif avec des visions complémentaires.

Je me considère comme persévérante et audacieuse, je suis à l’écoute des autres et je sais faire preuve de bienveillance. Il en faut en innovation, car on dit beaucoup de bêtises quand on est en phase de recherche de solution à un problème : on peut passer par la pire idée possible pour finalement arriver à celle qui sera la plus adaptée.

 

On constate une chute massive de la part des filles dans les parcours scientifiques au lycée, que dirais-tu à une petite fille pour qu’elle ait envie de suivre ce type de cursus ?

La mixité est importante à mes yeux, pour cela il faut que des jeunes femmes se lancent dans des études scientifiques. Pour ma part j’ai été une enfant très curieuse. « Pourquoi ? Comment ça marche ? » sont des questions que j’ai régulièrement posées sans pour autant avoir une idée concrète d’orientation scolaire au départ. J’aimais beaucoup les sciences et après un Bac S, j’ai suivi un parcours universitaire avec une licence physique chimie, puis un master chimie des matériaux. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs femmes qui m’ont inspirée. Elles m’ont conduite jusqu’à ma thèse en catalyse hétérogène appliquée au raffinage de bio molécules.

De façon générale, il y avait beaucoup plus de garçons que de filles dans les classes. Plutôt que de parler aux petites filles, je m’adresserai à leurs parents : donnez-leur autre chose que des poupées ! Moi j’ai beaucoup joué à des jeux de construction, de plus en plus complexes. Ils ont développé chez moi un esprit logique, ils m’ont habitué à utiliser toutes mes compétences pour atteindre l’objectif, et à essayer de comprendre pour en acquérir de nouvelles… En fait, dans mon parcours scolaire et professionnel, je ne me suis jamais dit que ce n’était pas possible pour moi parce que j’étais une femme.

Dans mon quotidien, je travaille beaucoup avec des hommes et parfois, quasiment qu’avec des hommes... J’observe que petit à petit nos métiers se féminisent et c’est tant mieux, mais il y a encore du chemin à parcourir !

 

En quoi consiste ton métier d’Ingénieur Traitement chez TotalEnergies et pourquoi c'est important pour la Compagnie ?

Réaliser une thèse était une belle opportunité pour trouver un emploi mais aussi pour apprendre la démarche scientifique de réponse à une question donnée, sachant que la méthodologie est applicable à n’importe quel sujet. J’ai commencé ma carrière chez Total en tant qu’ingénieur R&D en catalyse hétérogène pour le raffinage en Belgique. Ensuite, j’ai fait un passage aux Achats, ici au CSTJF, afin d’obtenir une double expertise : commerciale et technique. Puis je suis allée sur un site de production au Qatar.

Dans mon poste aujourd'hui, depuis Pau, je travaille sur la gestion des fluides. Cela peut être de l’eau, de l’huile, du gaz et même du dioxyde de carbone dans le cadre de stockage. Mes sujets principaux sont "Hydrate" et "Drag reducer" qui consistent à faciliter les écoulements de ces fluides dans des conduits (pipelines) afin d’économiser de l’énergie et de limiter notre empreinte environnementale en diminuant les émissions de CO₂.

Pour ce projet, on se sert de technologies connues mais ce qui innovant, c’est que nous les avons détournées pour les utiliser dans des conditions différentes. Nous avons commencé par les faire tester par nos techniciens au sein de nos labos au CSTJF sur des unités pilotes qui reproduisent les conditions de nos opérations en format réduit. Les résultats sont discutés et challengés au sein de l’équipe. Une fois ces solutions validées, alors nous les testons en grandeur réelle sur site.

C’est important, car au sein de la Compagnie, nous avons des objectifs forts en termes de réduction d’empreinte carbone et d’économie d’énergie. Ce type de projet contribue pleinement à l’ambition de TotalEnergies de fournir une énergie plus abordable et plus propre.

 

Tu travailles à Pau, au CSTJF, selon toi, quels sont les spécificités de ce centre d’expertise et de renommée mondiale niché entre les Pyrénées et l’océan Atlantique ?

Je suis originaire de la région parisienne, je suis arrivée en 2017 à Pau. Je n’avais pas particulièrement envisagé de venir au CSTJF que je ne connaissais pas, en fait. Cela a été une découverte très agréable tant par la configuration des lieux en campus universitaire arboré, avec une vue magnifique sur les Pyrénées (quand il ne pleut pas) que par la proximité des équipes de R&D dont le PERL, avec qui on peut travailler de façon efficace et fluide. C’est important au quotidien. Mon métier est riche intellectuellement et stimulant, les sujets sont toujours nouveaux, je ne m’en lasse pas. J’aimerais continuer à me spécialiser dans mes domaines de recherche avec de nouveaux challenges au bénéfice de la Compagnie.

D’un point de vue personnel, je me suis bien adaptée à Pau. J’ai trois petits garçons qui apprennent à skier et qui apprécient de grandir en Béarn.