Interprétation sismique et modélisation intégrée : vers toujours plus de précision

• Pour localiser un gisement potentiel d’hydrocarbures, les techniciens réalisent une véritable échographie du sous-sol afin d’en restituer une image en trois dimensions.
• La sismique de réflexion, qui analyse des ondes envoyées en profondeur, a évolué de façon conséquente, notamment grâce aux immenses progrès de l’informatique.
• Les spécialistes de TotalEnergies disposent de leur propre outil d’interprétation sismique, Sismage-CIG, toujours plus performant et désormais ouvert aux autres activités de production d’énergies de la Compagnie.

Il fut un temps, dans la première moitié du XXe siècle, où les futurs gisements pouvaient être détectés par une observation directe de la surface terrestre. Ce qu’on appelle « les prospects » d’aujourd’hui sont masqués par des dépôts sédimentaires récents dont les déformations de surface n’ont rien à voir avec celles du sous-sol plus profond. Il y a un peu plus de trente ans, les géoscientistes de TotalEnergies ont initié le développement d’un outil innovant : « L’histoire de Sismage a commencé à Pau à la fin des années 80 avec l’arrivée dans la Compagnie des premiers ordinateurs. A l’époque, l’enjeu est de créer un outil d’interprétation sismique interne car cela n’existait pas sur le marché et qu’il était innovant de pouvoir interpréter des données sur ordinateurs.  Il faut imaginer qu’avant les années 2000, on interprétait encore la sismique sur de grandes planches imprimées sur papier blanc de plusieurs mètres de long, avec des crayons de couleur. » rappelle Eric Tawile, Program manager de Sismage-CIG au sein de la branche OneTech de TotalEnergies.

Sismage est rapidement devenu l’outil des géophysiciens et interprétateurs sismiques de TotalEnergies. Dans les années 2000, sont apparus d'autres logiciels permettant de modéliser en 3D nos réservoirs pour évaluer les volumes d’hydrocarbure présents et simuler la possibilité d'extraire de l'huile et du gaz des champs. « Nous y avons vu une opportunité d’amélioration de la plateforme en y intégrant les informations, les données et la connaissance des différentes disciplines géosciences pour aboutir à ce qu'on appelle des études intégrées, de meilleure qualité et permettant de mieux comprendre les réservoirs et champs pétroliers » complète-t-il. C'est à ce moment-là que l’acronyme CIG : Chaîne Intégrée Géosciences a été ajouté. « Cette intégration de données a été un véritable gain de temps pour les équipes. Jusqu’alors elles devaient manipuler plusieurs logiciels, faire des exports de données, puis les réimporter. Toutes ces manipulations étaient chronophages ».

Un écosystème complexe en perpétuelle évolution

Aujourd’hui, un des enjeux est de s’ouvrir sur l’extérieur et de jouer un rôle d’intégrateur. Ceci requiert pour les équipes un besoin d'adaptation continu tels que : l’hybridation logicielle avec l’intégration de fonctionnalités développées par des tierces-parties, l’hybridation d'infrastructures pour tirer profit des technologies du Cloud et l’hybridation des données, toujours plus variées, et dont le stockage évolue également. Cette hybridation se fait naturellement de concert avec d'autres projets majeurs de TotalEnergies tels que le super calculateur Pangea qui permet à la fois d’améliorer les temps de calcul, d’augmenter la résolution des images sismiques au moyen d’algorithmes de plus en plus sophistiqués conçus en interne, et de réduire les incertitudes.

« Là où c'est génial de travailler dans une équipe comme Sismage-CIG, c'est cet aspect transversalité et cette capacité à faire évoluer un outil existant pour l’adapter à des problématiques en dehors de nos projets habituels en lien avec la recherche d’hydrocarbures comme c’est le cas pour les éoliennes offshores par exemple » se réjouit Eric Tawile. En effet, ce type de méthodologie et d’outils d'analyse performants sont désormais transposés aux nouvelles activités de la Compagnie. Les spécialistes en géosciences et autres experts en data et géophysique de surface collaborent avec les équipes Sismage-CIG pour proposer une évolution de l’outil dans l'objectif d’implanter des éoliennes de manière plus sûre, avec une meilleure caractérisation du sol sur la base d’informations plus fiables.