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Propriété Intellectuelle : la clé de voûte de l'innovation chez TotalEnergies

La propriété intellectuelle fait partie intégrante de la stratégie de développement de TotalEnergies. Galal El Mardeny, Chef de service brevets au CSTJF à Pau, revient sur son rôle et ses missions pour sécuriser l’innovation, optimiser les performances et accompagner la transition énergétique à travers une stratégie de brevets innovants. Portrait.
 

Pouvez-vous décrire votre parcours en quelques mots ?

Galal El Mardeny

Galal El-Mardeny : Après un master en biotechnologie à l'Université de Toulouse, j'ai complété ce cursus par une spécialisation en droit des brevets au Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle (CEIPI). Le hasard a fait que j'ai effectué mon tout premier stage de fin d'études, ici au CSTJF de Pau, avant d'intégrer la société Urgo, à Dijon, en tant qu’ingénieur brevet. En 2014, j'ai rejoint Biomérieux (69), spécialiste des dispositifs médicaux de diagnostic. J'ai profité de cette expérience pour passer le diplôme de mandataire européen auprès de l'Office européen des brevets (OEB)  et maîtriser les codes et subtilités du droit des brevets. Une certification indispensable pour pouvoir défendre ou contester la validité d'un brevet européen devant l’OEB. En 2021, j'ai finalement rejoint TotalEnergies à Lyon en tant qu'ingénieur brevet, responsable des portefeuilles fluides spéciaux et lubrifiants industriels. Et, depuis l'an dernier, j'ai intégré le CSTJF de Pau, pour manager l'équipe d'ingénieurs brevets.
 

Très concrètement, à quoi sert la propriété intellectuelle ? Quels sont ses enjeux ?

G.EM : La propriété intellectuelle regroupe plusieurs droits protégeant les créations et innovations. Le plus connu est le droit d’auteur, qui couvre les œuvres artistiques comme les tableaux, films ou chansons. Ensuite, il y a la propriété industrielle qui inclut les marques, dessins-modèles et brevets. Le brevet - notre domaine - protège les innovations techniques, en empêchant la concurrence d’exploiter une invention sans autorisation. En clair, la propriété industrielle sécurise nos innovations et maintient notre avantage concurrentiel sur le marché. Elle permet également de réduire les risques juridiques liés à d’éventuelles contrefaçons. Notre service travaille main dans la main avec la R&D (Recherche et développement) de la Compagnie pour protéger l'innovation et accompagne les équipes opérationnelles pour sécuriser leurs activités.
 

Justement, quelles sont vos différentes missions ?

G.EM : Nous avons une double casquette, à la fois juridique et scientifique. Cette double expertise nous permet d'échanger aussi bien avec les juristes qu'avec les ingénieurs. Nous avons un vrai rôle de facilitateur et nous faisons le lien entre les enjeux techniques et business ainsi que les impératifs juridiques. Notre mission repose sur deux axes majeurs : la R&D et les activités opérationnelles. Côté R&D, notre rôle est de protéger les avancées technologiques par le dépôt de brevets, la mise en place de licence d'exploitation pour générer des revenus ou encore le recours au secret industriel afin de prévenir tout risque de fuite d’informations sensibles. 
Sur le volet opérationnel, nous nous assurons que nos activités ne soient pas entravées par des brevets concurrents. Nous avons un devoir de conseil, et restons vigilants vis-à-vis des droits des tiers.
Nous accompagnons aussi le service juridique pour sécuriser la propriété industrielle dans les contrats de partenariat. L'objectif est de garantir que la Compagnie reste propriétaire de ses innovations et puisse les exploiter sans contraintes.
 

Combien de brevets déposez vous par an ?

G.EM : En 2024, au regard du périmètre global de la Compagnie, nous sommes à 320 brevets déposés. A l’échelle de notre service brevets à Pau, nous avons déposé une cinquantaine de brevets. Ces inventions proviennent de différents sites de R&D en France, du CSTJF du PERL, et des Etats-Unis, du centre de recherche de Houston par exemple.  Il faut noter que les informations liées à un dépôt de brevet restent confidentielles pendant 18 mois avant d’être publiées.
 

Comment identifiez vous en interne les innovations technologiques à breveter ?

G.EM : Tout commence par une déclaration d'invention soumise par un chercheur. En premier lieu, nous allons évaluer la brevetabilité de sa solution et analyser son intérêt stratégique pour TotalEnergies. Si nous jugeons l’innovation brevetable et pertinente, elle va suivre un processus de validation impliquant plusieurs experts. Certaines technologies clés méritent d'être protégées pour préserver notre avantage concurrentiel. Parmi les innovations les plus protégées, on retrouve les technologies liées à l'efficacité énergétique, la réduction de l'empreinte carbone ou encore l'optimisation de nos coûts opératoires sur l'ensemble de la chaîne de valeur : production, approvisionnement, développement. Notre équipe va également protéger toutes les innovations autour du stockage et l’utilisation du CO2, essentielles pour atteindre notre ambition de neutralité carbone d’ici 2050.
 

Comment vous adaptez vous aux évolutions législatives en matière de propriété intellectuelle ?

G.EM : La propriété intellectuelle est une matière juridique en constante évolution, sous l'effet de la jurisprudence qui varie selon les pays. Nos ingénieurs brevets suivent donc de près ces évolutions, en particulier en matière de contrefaçon. Nous travaillons également avec des cabinets spécialisés qui nous fournissent des analyses régulières des nouvelles décisions de justice. Enfin, des sessions de formation permettent de se mettre à jour sur les changements législatifs et sur les meilleures pratiques en matière de dépôt et de défense des brevets !
 

En quelques mots, qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

G.EM : C'est un métier très complet, qui allie expertise juridique et technique. Ce qui me plaît dans mon métier, c'est la combinaison unique entre valorisation de la recherche et protection des intérêts de la Compagnie. J'apprécie de pouvoir travailler avec des inventeurs passionnés, transformer leurs résultats en actifs protégés, et ainsi contribuer à mon niveau aux ambitions de TotalEnergies dans sa transition énergétique. La diversité des technologies et des secteurs abordés rend chaque journée stimulante et enrichissante.

De plus, le site du CSTJF à Pau offre un cadre de travail magnifique, avec les Pyrénées en fond. C'est une vraie carte postale… Certes, je ne peux pas breveter cette vue, mais j'en profite tous les jours de l'année ! Adepte de la course à pied, je parcours souvent le chemin Henri IV, une ancienne route romaine qui relie Lourdes à Pau, et je me dis que j'ai de la chance de travailler dans cet environnement ! 
 

vignette Mohamed Regaieg

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