Souheir Shahine, responsable de la R&D Social Performance au sein de TotalEnergies à Pau (CSTJF) revient sur les objectifs de la chaire REASONS (2023-2027).« La démarche est unique, il s’agit d’étudier le rapport aux énergies renouvelables de différentes cibles (citoyens, politiques, ONG, industriels…) à travers différentes sources d’informations telles que les réseaux sociaux, la presse ou les campagnes d’ONG. L’enjeu est important pour TotalEnergies, nous souhaitons comprendre comment les différentes technologies, de l’éolien au solaire en passant par les biocarburants et l’agrivoltaïsme, sont perçues, de manière à proposer des solutions qui prennent en compte les préoccupations des différentes parties prenantes ».
Plusieurs livrables ont été finalisés durant cette première année.
Une première étude a été réalisée, « Matières premières critiques pour la transition énergétique : Trajectoire du concept à l’échelle européenne (2008-2024). Politique industrielle, climatisation et souveraineté », signée par Xavier Arnauld de Sartre, directeur de recherche au CNRS et directeur du laboratoire Transitions Énergétiques et Environnementales (TREE) de l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour) et l’un de ses post-doctorants. Elle porte sur une liste de 34 matières critiques définies par l’Union Européenne : hélium, arsenic, scandium, barytine, tantale, vanadium… Les matières critiques sont des matériaux essentiels pour diverses industries et technologies qui présentent un risque élevé de pénurie d'approvisionnement. Les auteurs ont décrypté plus de 2 700 articles de presse et 19 000 posts internet. Et ont finalement recentré l’étude sur 3 matières plus sensibles – le lithium, les terres rares et le platine – et trois sites de production de lithium : la mine de Barroso au nord du Portugal, la mine de Jadar en Serbie, et la mine d’Échassières en France. Pour TotalEnergies, il s’agit d’intégrer les enjeux sociaux et environnementaux sur toute la chaîne de valeur des matériaux critiques, allant de l’extraction à leur fin de vie et en passant par différentes applications, de renforcer la transparence sur la contribution de matériaux critiques à la transition énergétique et aux technologies bas-carbone, et de garantir que les projets miniers respectent les principes de justice spatiale, autrement dit éviter que certains territoires, surtout s’ils sont déjà marginalisés au sens politique ou socio-économique, supportent des impacts négatifs disproportionnés au nom de la transition d’autres territoires ou de la lutte globale contre le réchauffement climatique. Cela inclut une juste répartition des retombées économiques et sociales pour les populations impactées, en accord avec la politique environnementale et sociétale de TotalEnergies. Sept autres études doivent être menées dans le cadre de la chaire REASONS, une a déjà été lancée sur les SAFs (Sustainable Aviation Fuels ou Carburants durables pour l’aviation en français), puis ce sera le tour de l’éolien et de l’agrivoltaïsme.
En 2024, l’équipe a livré une première version d’un outil d’analyse innovant, une grille visant à comparer la teneur et l’état des débats autour des technologies de la transition énergétique sur 3 échelles : internationale, nationale, locale ; 9 dimensions qui sont partagées entre les aspects technique, politique, économique, spatiale, environnementale et 27 questions. Il pourra ensuite être utilisé par les équipes de TotalEnergies pour identifier les risques et les opportunités liées à une nouvelle technologie de transition énergétique. Durant cette première année, REASONS a également recruté deux thésards. La première thèse intitulée « Le Greenwashing et Greenwishing à l’heure des énergies renouvelables : le cas de l’industrie pétrolière » vise à mieux comprendre l’argumentaire des acteurs mobilisant ces notions, leurs stratégies et leurs logiques. La deuxième thèse, « L’analyse quantitative des oppositions sur les technologies de transition présentes sur les réseaux sociaux » explore l’emploi des modèles NLP (Natural Language Processing) pour surveiller les débats autour des technologies de transitions. Ce travail complète celui mené sur la grille de comparaison, avec l’idée de voir s’il est possible de mobiliser l’IA pour aider au remplissage des questions d’analyse. « La compréhension des débats autour des énergies renouvelables constitue une formidable base d’aide à la décision pour nos projets », conclut Souheir Shahine.
The UPPA, the CNRS and TotalEnergies have created an industrial social sciences chair to analyze debates on the energy transition at an international level, in particular by exploring social networks.
La R&D de TotalEnergies travaille depuis plus de vingt ans sur le développement du CCS (Capture et Stockage de Carbone) pour réduire ses émissions de CO₂ et celles de ses clients en particulier à Lacq.
VIP du monde entier, partenaires divers, étudiants… des centaines de visiteurs découvrent chaque année le centre palois de TotalEnergies.