Depuis Pau, des ingénieurs de TotalEnergies conçoivent des projets photovoltaïques aux quatre coins du monde, alliant innovation technologique, performance énergétique et respect de la biodiversité. Rencontre avec Matthieu Vert-Foussats architecte de l’énergie, au cœur d’une transition volontariste.
Avant même de poser la première pierre d’un projet photovoltaïque, partout dans le monde, il y a toute une phase d'études et de développement à mener. L'objectif est de concevoir des installations photovoltaïques à la fois techniquement viables, adaptées aux contraintes terrain, et économiquement soutenables. Cette phase peut s'étendre sur plusieurs mois, parfois même plusieurs années. Parallèlement, TotalEnergies mène des études environnementales et sociétales très poussées sur le terrain. Elles sont gérées par ses experts internes à l’écoute des communautés avoisinant les projets lors des consultations publiques et qui appliquent des standards stricts en matière de préservation de la biodiversité, conformément à ses engagements. Ainsi, aucun projet ne peut être implanté sur des zones Natura 2000, et chaque site fait l'objet d'un inventaire écologique détaillé, afin de ne pas impacter les espèces protégées. Aussi, TotalEnergies a adopté une politique de zéro déforestation nette qui consiste à compenser chaque déforestation liée à un nouveau projet par une reforestation équivalente ou supérieure.
Matthieu Vert-Foussats : Pendant des années, j’ai parcouru le monde, sur les grands terrains de la production gazière et pétrolière avec de longues périodes d’expatriation. Puis, j'ai souhaité réorienter ma carrière vers les énergies renouvelables (EnR) en préparant un MBA Renewables. J'ai commencé à travailler sur les premiers sujets d'éoliennes offshore et j’ai eu l’opportunité de rejoindre Pau, toujours dans le domaine des EnR, mais onshore cette fois-ci : panneaux photovoltaïques, éoliennes à terre et batteries de stockage.
Je suis désormais « un architecte de l’énergie », à la croisée de l'innovation, de la préservation de la biodiversité et de la performance. Tel un architecte qui dessine une maison en fonction du terrain et du budget, je conçois un projet photovoltaïque en tenant compte des contraintes techniques, économiques et environnementales. En clair, je suis chargé de définir le dimensionnement des installations solaires, lancer les appels d’offres pour leur construction dans le respect des contraintes techniques, terrain et environnementale, afin d’obtenir les rendements attendus. Sur Pau, au CSTJF, je travaille en collaboration avec des ingénieurs dans toutes les disciplines : spécialisés en calcul de production d’énergie, en panneaux solaires et éoliennes, en génie civil, en opération et maintenance, en électricité ou raccordement réseaux. Mon rôle est de coordonner toutes ces expertises.
MVF. : Le premier défi, c'est le foncier ! Le terrain est une ressource à la fois rare et très contrainte au niveau des territoires. En effet, pour tout projet, nous respectons des distances minimales par rapport aux habitations, aux aéroports, aux radars militaires, aux forêts, mais aussi aux zones agricoles prioritaires ou à fort intérêt écologique. Une fois ces restrictions appliquées, vient ensuite la question du raccordement au réseau électrique, qui réduit encore la faisabilité du projet. Il y a par ailleurs les contraintes techniques liées aux panneaux eux-mêmes. En général, dans l’hémisphère nord, les panneaux photovoltaïques sont tous orientés vers le sud pour mieux capter l'ensoleillement et optimiser la production. Il existe également des configurations utilisant des « trackers » qui permettent aux panneaux de suivre la course du soleil. Ils ont un meilleur rendement que les panneaux fixes, mais demandent une configuration plus espacée et des structures plus onéreuses. Trop proches les uns des autres, ils peuvent créer de l'ombre le matin ou le soir lors de leurs mouvements pour suivre le soleil et donc, nuire au rendement global. Voilà pourquoi nous modélisons de nombreuses configurations pour chaque projet : panneaux fixes ou mobiles, plus ou moins serrés, orientés sud ou nord dans l’hémisphère sud. L'objectif est toujours le même : trouver le meilleur compromis entre production énergétique, rentabilité économique et impact environnemental.
MVF. : Nous supervisons le développement de nombreux projets à travers le monde. En Europe, nous sommes présents en France, Espagne, en Pologne, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Grèce, entre autres. Nous avons également implémenté des fermes sur le continent africain au Moyen-Orient, aux États-Unis, en Amérique du Sud, ainsi que dans toute l’Asie. Tout cela entre le CSTJF à Pau, notre Head Quarter à Paris, nos autres bureaux d’expertise en France et nos filiales avec des projets emblématiques comme par exemple, le projet Ratawi, en Irak, piloté par Monica Murillo. Il s'agit d'une centrale solaire de 1,2 GWp, ce qui représente 2 millions de panneaux solaires, ce qui équivaudrait aux besoins en électricité d'environ 100 000 foyers en France ! C'est le tout premier projet renouvelable de cette envergure en Irak, un pays encore fortement dépendant des énergies fossiles. Ce projet s'inscrit pleinement dans la stratégie multi-énergies de la Compagnie et devrait fournir ses premiers électrons verts dès 2027.
MVF. : L'innovation dans le secteur du photovoltaïque est extrêmement dynamique. Il existe désormais des panneaux bifaciaux qui captent non seulement la lumière directe du soleil, mais aussi la lumière réfléchie par le sol. Ce phénomène permet d'optimiser le rendement global. Lors du dernier salon mondial Intersolar, à Munich, on a pu voir des panneaux toujours plus performants. Alors que l'on pensait que le rendement maximum était autour des 25 %, certains modèles présentés visent désormais les 30 %. Autrement dit, à surface foncière équivalente, nous pourrons produire davantage d'électricité. Le secteur bouge énormément, avec comme corollaire, la promesse de panneaux toujours plus performants, plus innovants et moins coûteux. Et nous avons la chance, à Pau, d'avoir toute une équipe d'experts en photovoltaïque et en énergies renouvelables !
Coordonner les études techniques, environnementales et dialoguer avec les parties prenantes : Marie Landaburu orchestre le développement du photovoltaïque local.
À Manas (64), une collaboration entre TotalEnergies et le Conservatoire d'Espaces Naturels permet de conjuguer biodiversité et innovation pour l'étude et la protection de la faune locale.
Fermes solaires, éoliennes, batteries, centrales thermiques à cycles combinés … Une nouvelle expertise pour combiner les technologies et orchestrer la vie des projets de TotalEnergies.